Définissons tout d’abord ce qu’est la beauté d’après Larousse « caractère de ce qui est beau, conforme à un idéal esthétique » ou « le caractère de ce qui est intellectuellement ou moralement digne d’admiration ».
Tout d’abord, nous pouvons observer qu’il existe de nombreux critères de mode, changeant en fonction des différents pays et époques. En effet dans les pays occidentaux tel que la France, un canon de beauté sera défini par sa taille ou encore sa ligne, contrairement à un pays comme l’Afrique qui va privilégier les formes du corps au niveau de la poitrine, des hanches et du bassin. Au Japon, les critères de beauté sont, une silhouette extrêmement fine, un teint d’albâtre, lèvres rouges et sourcils hauts perchés.
Observons désormais, les grands changements que la mode a connu de l’Antiquité à nos jours.
*Lors de la période hellénique, la beauté de la femme est mise en valeur par la finesse de l’esprit et son tempérament. En effet, ce sont les seuls critères réellement distinctifs de cette époque.
Les critères de mode
Concours de musique VIè s. av J.C. Conservé au musée du Louvres
Le Moyen-Age, une révolution vestimentaire
En France et en Italie, la mode connait une véritable révolution. La femme modèle doit alors avoir des hanches et le ventre doit être remarqué, une poitrine plate, tout en observant une grande pudicité. Les vêtements commencent à codifier l'appartenance sociale, culturelle et religieuse de la personne. L’apparence vestimentaire était dictée par les lois somptuaires, celles-ci dictent comment les personnes doivent se vêtir, et chacun des groupes sociaux pouvaient être aisément distingués. En effet, certaine femme pouvaient allées jusqu'à se travestir afin de faire partie de l’armée. Les femmes portent des corsets très serrées afin que leurs formes soient bien dessinées, montrer la rigueur de celles-ci et ayant également pour but de marcher droit. A l’époque on savait déjà apprécier le charme de la dentelle, la douceur de la soie ou du velours. La ceinture était aussi très finement étudiée : lors de son apparition au XIVème siècle, sa fonction principale était, non pas de cintrer la robe, mais de pouvoir tenir des objets utilisés dans la vie quotidienne.
Les hommes n'étaient pas pour autant épargnés pour ce nouveau phénomène. Lorsqu’ils avaient quittés leurs lourdes armures, leur richesse se montrait principalement au niveau du ceinturon qui pouvait être orné de pierres précieuses, et leurs tenues sont toujours accompagnées d'un incontournable chapeau. Notons aussi l’importance de la braguette, visant à mettre en évidence les attributs masculins. L'apparition de la fourrure et d'une nouvelle technique va être indispensable à la naissance de l'industrie de la mode : l'opération du filage.
La Vierge du chancelier Rolin, Jan Van Eyck, 1435
La Renaissance, de grandes élégances
La beauté de la femme est définie par sa jeunesse, elle doit être blonde avec de longs cheveux, la peau claire et bien proportionnées. Le costume est orné de broderies en reliefs, de dentelles, de tissus riches et épais ou encore de magnifiques parures que portaient les femmes. Ainsi, le costume est raffiné et luxueux. De plus, il faut souligner l’importance des mouchoirs et de la fraise qui deviennent des accessoires de mode, féminin comme masculin ; le mouchoir que l’on n’hésite pas à orner est fabriqué généralement de lin ou de soi, la fraise, un col plissé, devient de plus en plus volumineux. La France découvre l’éventail ramené d’Asie, devenant ainsi un élément indispensable chez toutes les jeunes filles aisées. Le corset est utilisé pour affiner la taille, écraser la poitrine et donner une forme de cône au buste de la femme. Il y a également l’apparition de vertugadin, système dont les femmes disposent sous leurs jupes afin de lui donner du volume.
Chez l’homme, la pilosité devient plus conséquente car ils peuvent maintenant laisser pousser sa barbe ou même ses cheveux. La chemise, décorées de dentelles aux cols et poignets, acquiert un rôle important et devient une marque de richesse chez les nobles.
Pendant cette période, c'est de la Cour que partent le phénomène de mode. La beauté, visant à trouver l’équilibre idéal entre les différentes parties du corps qui avait commencé au Moyen-Age, s'accentue encore plus. Afin de trouver cette harmonie, on s'inspire principalement de l'Italie et de l'Espagne où beaucoup de tissus seront importé en France. La dentelle est un élément marquant qui va alors prendre une importance capitale et révolutionner les costumes.
Hans Holbein, un homme tenant un luth
La Joconde, Monna Lisa Léonard de Vinci
Portrait de Simonetta Vespucci Piero di Cosimo
Le XVIIème siècle, une prise de hauteur
C’est pendant le Grand Siècle que la mode masculine voit apparaitre plus de modification que la mode féminine. Les changements vestimentaire ne sont pas des ajouts mais plutôt des restrictions de produit de luxes demandés par le roi Henri IV, c’est en 1608 dans un édit qu’il interdit « de porter dorénavant aucun drap ni toile d'or ni d'argent, clinquant, pourfilures, broderies, passements, emboutissements, cordons, canetilles, velours, satin ou taffetas barrés, mêlés, couverts ou tracés d'or ou d'argent ».
Bien qu’à l’origine porter des talons était attribué aux femmes, les hommes commencent à s’en procurer pour leurs tenues civiles. Louis XIV ou le Roi Soleil en ajoute à sa toilette afin de montrer à sa Cour sa grandeur, n’hésitant pas à en porter jusqu’à 12 centimètres de talons ou encore des bottes rouges.
Suite à la restriction de vêtements luxueux, le costume féminin devient également plus léger et plus confortable. Le corset, au grand bonheur de ces dames, est donc remplacé par des hongrelines ressemblant à de courtes vestes et le vertugadin, lui est remplacé par un jupon pour donner du volume à la robe.
Louis XIV en costume de sacre,
Hyacinthe Rigaud
Patrons de hongrelines
Le XIXème siècle, moins d’extravagance
Bien que l’on est démontré quelques années au paravent que le corset ait des conséquences néfaste pour la femme, celui-ci redevient à la mode et respirer redevient alors une véritable aventure. Afin d’accompagner le corset, les jupons sont relevés à ‘arrière par une armature que l’on attache à la taille. En outre, les coiffures et le maquillage sont également renouvelés : des perruques blanches nouées et une poudre comme fond de teint pour avoir le teint pâle. Les femmes, craignant de plus avoir la peau claire, se cachent à l’aide d’ombrelles des rayons de soleils.
Quant aux costumes des hommes, ils deviennent plus sombres et plus sobre. La culotte courte est abandonnée pour laisser place aux pantalons longs qui doivent d’accorder avec la veste. Le chapeau est accessoire qui redevient indispensable, et prend de la hauteur au fil des années avec par exemple le haut de forme.
*Au début du XXe siècle, de la haute couture
Au début du XXe siècle nous observons l’apparition de journaux de mode en France. La presse de mode est alors très riche à cette époque et de multiples titre tel que « Le magasin des demoiselles », « Le journal des Demoiselle » ou encore « Le Petit Echo de la Mode » ont fait évoluer les tenues et habitudes vestimentaire au plus profond du pays.
Première de couverture tirée du « Journal des Demoiselles »
Nous voyons également apparaitre de multiples maisons de coutures et les femmes de la bourgeoisie font de nombreuses commandes auprès de leurs couturières. Paris devient alors le capital mondial de la mode avec la prestigieuse exposition internationale de 1900. La silhouette de la femme est alors plus allongée, plus fine et le corset devient un élément nécessaire dans la toilette féminine.
Des années 1940 aux années 1900, de grandes évolutions
La France connait alors de nombreuses tendances de la mode par la suite avec par exemple les années folles, l’apparition de la photographie… Soulignons également que lors des années 1940, alors que Paris (encore capital de la Grande Couture) connait l’occupation allemande beaucoup d’entre eux se procureront des vêtements de grands couturiers français tel que Chanel. Viendra ensuite dans les années 1950 l’influence cinématographique, qui touchera alors la mode féminine et masculine : la femme a alors une silhouette fine et élancée alors que l’homme doit être musclé mais ne doit pas avoir de formes trop généreuses.
Audrey Hepburn, actrice américaine. Collection « New Look » de Christian Dior
Marilyn Monroe
A l’approche des années 60, Mary Quant (voir la photo ci-dessous) décide alors de rétrécir ces robes progressivement jusqu'à y introduire la mini-jupe. Soulignons également que dans les années 60 le mouvement des hippies apparait : ce style, ayant été tout d’abord un mode de vie se reflète dans les silhouettes. Les vêtements sont alors faits de couleurs criardes, ils sont fluides et amples, citons alors les jeans « pattes d’éléphant ». Cette mode aura alors marqué les esprits car celle-ci est encore une référence, près d’un demi-siècle plus tard la mode des années 60 refait surface.
Mary Quant
Style vestimentaire "hippies"
Au cours des années 80, on connait deux tendances dominantes : le gothique ou le rock : le New Wave. La couleur phare est le noir, les jeans se portent déchirés ou à franges. Ensuite, vient s’installer la Pop qui prend le dessus sur le disco, la tendance sera alors de porter des couleurs acidulées créant alors un esprit de Flash dance.
Le sportswear (porter des vêtements de sports) arrive des Etats-Unis, on porte alors des joggings colorés et des baskets montantes. En effet, une recherche de vêtements confortables est en pleine expansion. Le style vestimentaire de ces années est très nuancé, la mode servira maintenant à se faire identifier pour appartenir à groupe.
Le "sportwear"
Style vestimentaire "rock"
Style vestimentaire "gothique"
Entre 1919 et 1929, à la sortie de la Première Guerre mondiale, lors des années folles, le terme « garçonne » né de l’émancipation des femmes et de la revendication de l’égalité des sexes. La mode chez les femmes de se couper les cheveux courts (en particulier de la coupe au carré à ras des oreilles) se répand dans toutes la société : en effet, on compte une femme sur trois. Puis, alors que l’union soviétique est dissoute dans les années 1990 et que la guerre froide se finit, la population se dirige vers une mode anticonformiste. Les groupes musicaux sont alors mis en avant tel que Nirvana, Pearl Jam ou le chanteur Kurt Cobain, s’est ainsi que la mode grunge, un style vestimentaire de rues, émerge. Les hommes portent alors des jeans déchirés, de veilles baskets et parfois des chemises à carreaux. Les femmes, suivent se mouvement en 1995 lorsque du groupe des Spice Girls émerge le look « girly », elles portent des chaussures plateformes, des paillettes et des couleurs très vives. C’est aussi l’explosion du sportswear et les baskets deviennent les chaussures indispensables avec les marques Nike ou Adidas.
Photographie de femmes, 1980
L’actrice américaine Louise Brooks en 1927
Groupe de Nirvana à sa formation
Alexandre Drian, "elle s'est coupée les cheveux"
Des années 2000 à nos jours
La mode des années 2000 ne connait pas de changements généraux, en effet la mode ne connait pas de nouvelles tendances. Ce sont les tendances des années 60 ou 80 qui refont apparition. La silhouette sportive à l’américaine plaît et le sportwear connait un réel succès (port de la casquette, des baskets ou encore du jogging). Observons également que pendant les années 2000, l’aspect des vêtements n’a plus d’importance car ce sont les marques qui prennent le dessus, comme par exemple H&M, Zara ou Mango. Les vêtements sont alors achetés pour exprimer la personnalité d’un individu, et le choix de la marque est très important pour monter le pouvoir d’achat et ainsi prouver sa place dans la société.
Observons également que la mode, aujourd’hui, est un facteur de clé sociale et qui favorise l’estime de soi. Dans la vie professionnelle, la mode et la beauté sont deux critères important dans le choix d’un individu, pourtant ce sujet reste tabou. Selon Aristote « La beauté est une meilleure recommandation que n’importe quelle lettre ». Connaissez-vous une personne qui n’est pas à se soucier de son style vestimentaire avant un entretien d’embauche ? Une enquête au sein de la population française a été réalisée par le journal « Normandie actu » : « 10% des femmes et 6% des hommes disaient avoir été discriminés à l’embauche pour leur apparence physique. Sont particulièrement observer le poids ainsi que les looks « atypiques » (tatouages, piercings, coiffure…). »
Le style vestimentaire et l’apparence physique jouent également un rôle très important dans les relations amoureuses et sont deux critères qui seront déterminant. Nous pouvons également remarquer que les femmes dont le conjoint appartient à un groupe social élevé correspondent au canon de beauté actuel (fine et élancé). L’apparence est donc un marqueur social qui est un phénomène qui se transmet de générations en générations. Les choix de consommations dépendent du prix des biens et des services mais surtout des revenus du ménage. Ainsi les normes liées au milieu social, à la famille, … et l’âge, le sexe, les études jouent un rôle essentiel dans le choix du style vestimentaire d’un individu.
La mode est donc un phénomène qui, par un effet de démonstration de classes élevées se répercutera sur les classes moyennes qui viseront alors à imiter les classes plus élevés. C’est ainsi que la mode évolue.
Pour illustrer cet article, nous avons fait un sondage au sein de trente élèves en classe de première, pour comprendre quels sont ces critères. Ce sondage a été effectué dans quatre lycées différents (un lycée privé, un lycée technologique, un lycée professionnel et un lycée de la défense) et comprend 6 questions.
Question 1 : Lorsque tu choisis un vêtement, quel est ton premier critère d’achat ?
Question 2 : Pour toi, la façon de s’habiller permet de s’intégrer dans un groupe?
Question 3: Pour toi, le style vestimentaire définis la personnalité d’un individu?
Question 4: Ne pas t’habiller comme les autres te provoque un sentiment de:
Question 5: Pour toi, porter les mêmes vêtements que tes camarades te permet d’avoir un sentiment d’appartenance à un groupe?
Question 6: Le port de l’uniforme permet une meilleure cohésion au sein d’un groupe:
